Mathématiques : 1Bac SM
Séance 1-1-1 : Notion de logique - Partie 1 (Cours)
Professeur : Mr CHEDDADI Haitam
Sommaire
I- Proposition - fonction propositionnelle
II- Quantificateurs
III- Opérations sur les propositions
3-1/ Négation d'une proposition
3-2/ Disjonction de deux propositions
3-3/ Conjonction de deux propositions
3-4/ Implication de deux propositions
3-5/ Condition suffisante - condition nécessaire
3-6/ Équivalence de deux propositions
I- Proposition - fonction propositionnelle
Définition
On appelle proposition (ou assertion) tout énoncé mathématique qui a une seule signification juste ou fausse ; et ne peut être juste et faux en même temps.
I- Proposition - fonction propositionnelle
Applications
- La phrase : « Les nombres positifs sont des entiers naturels » est-elle une proposition ? Justifier.
- Déterminer la valeur de vérité de chacune des propositions suivantes :
P :
Q :
R :
S : « Les solutions de l’équation sont et ».
I- Proposition - fonction propositionnelle
Définition
On appelle fonction propositionnelle (ou prédicat) tout énoncé mathématique contenant une variable qui appartient à un ensemble donné E et qui devient une proposition à chaque fois qu'on remplace la variable par un élément déterminé de l'ensemble E.
L'ensemble E est appelé le domaine de définition de la fonction propositionnelle.
I- Proposition - fonction propositionnelle
Applications
On considère la fonction propositionnelle :
- Déterminer l'ensemble des valeurs de la variable pour lesquelles soit vraie.
- Dans chacun des cas suivants, déterminer l’ensemble des nombres réels , pour que chaque fonction propositionnelle soit une proposition vraie :
II- Quantificateurs
Définition
Soit une fonction propositionnelle d'une variable d'un ensemble non vide .
À partir de la fonction propositionnelle , on définit :
- La proposition qui se lit « il existe au moins tel que », et qui est vraie lorsqu'il existe au moins vérifiant la propriété .
Le symbole s'appelle le quantificateur existentiel.
- La proposition qui se lit « pour toutx , » ou « quel que soit ; » et qui est vraie lorsque tous les éléments de vérifient la propriété .
Le symbole s'appelle le quantificateur universel.
II- Quantificateurs
Remarques
- Dans les apparences, ne dépend d'aucun !
La lettre figurant dans cette proposition a le statut de variable muette. En effet, cette proposition peut aussi être écrite : , ou encore , sans en modifier le sens.
Il en est de même de la proposition : elle affirme qu'il existe au moins un élément tel que soit vraie, mais n'en définit aucun en particulier.
- Pour le quantificateur existentiel, on rencontre dans certaines énoncés . L'ajout du signe derrière le symbole le transforme et l'énoncé devient :
« il existe un unique élément tel que soit vraie »
- Les quantificateurs doivent être placés avant l'assertion mathématique qu'ils quantifient.
- L'emploi de quantificateurs en guise d'abréviation au milieu d'une phrase en français est exclu : ils ne doivent figurer que dans une phrase mathématique.
- L'ordre d'écriture des quantificateurs est fondamental pour le sens d'une phrase formelle :
- Quand deux quantificateurs existentiels se suivent, on peut les échanger sans changer le sens.
- Quand deux quantificateurs universels se suivent, on peut les échanger sans changer le sens.
- Quand on inverse l'ordre de deux quantificateurs différents, le sens change.
II- Quantificateurs
Applications
- Déterminer la valeur de vérité de chacune des propositions suivantes :
III- Opérations sur les propositions
3-1/ Négation d'une proposition
Définition
La négation d'une proposition est la proposition notée ou telle que la proposition est vraie si la proposition est fausse et la proposition est fausse si la proposition est vraie.
La négation est un connecteur logique unaire défini par la table de vérité :
III- Opérations sur les propositions
3-1/ Négation d'une proposition
Proposition
Soit une fonction propositionnelle d'une variable d'un ensemble non vide .
La négation de la proposition est la proposition .
La négation de la proposition est la proposition .
Conséquence
Pour montrer que la proposition est fausse, il suffit de montrer que sa négation est vraie.
Ce type de raisonnement est appelé raisonnement par contre-exemple.
III- Opérations sur les propositions
3-1/ Négation d'une proposition
Applications
- En utilisant un raisonnement par contre-exemple, montrer que les propositions suivantes sont fausses :
III- Opérations sur les propositions
3-2/ Disjonction de deux propositions
Définition
La disjonction de deux propositions P et Q est la proposition qu'on note (P ou Q).
Elle est fausse seulement si P et Q sont toutes les deux fausses.
La disjonction est un connecteur logique binaire défini par la table de vérité :
III- Opérations sur les propositions
3-2/ Disjonction de deux propositions
Remarques
Les propositions et ont le même sens. On dit que la disjonction est une opération commutative.
Les propositions et ont le même sens. On dit que la disjonction est une opération associative.
III- Opérations sur les propositions
3-2/ Disjonction de deux propositions
Applications
Soit une proposition.
- Montrer que la proposition est fausse.
Soit et deux réels de l'intervalle , et on considère les deux équations :
et
Soit le discriminant de et celui de , et les propositions :
et
- Montrer que la proposition est vraie.
III- Opérations sur les propositions
3-3/ Conjonction de deux propositions
Définition
La conjonction de deux propositions et est la proposition qu'on note .
Elle est vraie seulement si et sont toutes les deux vraies.
La conjonction est un connecteur logique binaire défini par la table de vérité :
III- Opérations sur les propositions
3-3/ Conjonction de deux propositions
Remarques
Les propositions et ont le même sens. On dit que la conjonction est une opération commutative.
Les propositions et ont le même sens. On dit que la conjonction est une opération associative.
Les propositions et ont le même sens. On dit que la conjonction est distributive par rapport à la disjonction.
Les propositions et ont le même sens. On dit que la disjonction est distributive par rapport à la conjonction. (Pour démontrer ces résultats, il suffit d'utiliser les tables de vérité).
III- Opérations sur les propositions
3-3/ Conjonction de deux propositions
Applications
Soit une proposition.
- Montrer que la proposition est vraie.
- Déterminer les réels et tels que :
- En utilisant la distributivité de la conjonction logique par rapport à la disjonction logique, résoudre dans les système suivants :
Soit et deux réels tels que et .
- Montrer que :
- Déterminer le domaine de définition de la fonction définie par :
III- Opérations sur les propositions
3-4/ Implication de deux propositions
Définition
L'implication d'une proposition à une proposition est la proposition qu'on note .
Elle est fausse seulement si est vraie et est fausse.
Les deux propositions et ont la même valeur de vérité.
L'implication est un connecteur logique binaire défini par la table de vérité :
III- Opérations sur les propositions
3-4/ Implication de deux propositions
Applications
- Déterminer la valeur de vérité des propositions suivantes :
- : « (13 est premier)(56 est divisible par 13) »
- : « (47 est premier)(47 est impair) » .
Soit et deux réels non nuls.
On considère les deux propositions et .
- Montrer que .
Soit et deux réels.
- Montrer que :
Soit un nombre réel.
- Montrer les implications suivantes :
Soit , et trois réels dont l'un est nul et les deux autres sont de signes contraires.
On suppose que les réels , et vérifient les implications suivantes :
- Déterminer parmi ces nombres celui qui est nul puis celui qui est strictement positif.
- a- Montrer que :
- b- En déduire que pour tous et de l'intervalle , on a :
Soit tel que et .
- Montrer que :
III- Opérations sur les propositions
3-5/ Condition suffisante - condition nécessaire
Proposition
Les deux propositions suivantes sont vraies :
III- Opérations sur les propositions
3-6/ Équivalence de deux propositions
Définition
L'équivalence de deux propositions et est la proposition qu'on note . Elle est vraie seulement si et ont la même valeur de vérité ; c'est-à-dire toutes les deux sont simultanément vraies ou simultanément fausses.
Les deux propositions et ont la même valeur de vérité.
L’équivalence est un connecteur logique binaire défini par la table de vérité :
III- Opérations sur les propositions
3-6/ Équivalence de deux propositions
Remarques
La notation se lit « est équivalent à » ou « équivaut à » et correspond en français à la phrase « si et seulement si ».
Les propositions et ont la même table de vérité. On dit que l'équivalence est une opération commutative.
On s'intéresse plus souvent aux équivalences vraies qu'aux fausses. En pratique, on écrira uniquement lorsqu'il s'agit d'une assertion vraie. Autrement dit, si l'on écrit cela sous entend « est vraie».
Les expressions « condition nécessaire et suffisante », « si et seulement si », « il faut et il suffit » signifient toutes « équivalent » ou encore .
En pratique, dans une rédaction, on n'emploiera jamais les symboles et . Le seul endroit où le symbole est toléré, c'est dans les résolutions d'équations ou d'inéquations.
On préférera l'emploi de mots de français : conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc, or, car), conjonctions de subordination (parce que, si, puisque, ...) ou adverbes (ainsi, cependant, ...).
III- Opérations sur les propositions
3-6/ Équivalence de deux propositions
Proposition
Soit , et trois propositions. Alors :
On dit que l’équivalence est une relation transitive.
Généralisation
Soit , , ,..., et des propositions. Alors :
Pratiquement : pour montrer qu’une proposition est vraie, on montre que les équivalences successives et et ... et sont vraies et que la proposition est vraie. Par conséquent, la proposition . Ce type de raisonnement s'appelle « raisonnement par équivalences successives » .
III- Opérations sur les propositions
3-6/ Équivalence de deux propositions
Applicatios
Soient et deux réels positifs.
- Montrer que :
- Montrer que :
Soit tel que et .
- Montrer que :
Soit .
- Établir les équivalences suivantes :
Soit , et trois réels strictement positifs.
- Établir les équivalences suivantes :
III- Opérations sur les propositions
3-6/ Équivalence de deux propositions
Proposition
Les deux propositions suivantes sont vraies :
III- Opérations sur les propositions
3-6/ Équivalence de deux propositions
Remarques
La proposition n'est pas toujours vraie comme le montre l'exemple suivant :
Considérons les deux propositions suivantes :
La proposition est vraie car est un réel tel que et est un réel tel que .
Ainsi, dans les deux affirmations , la lettre utilisée deux fois ne désigne pas forcément un même nombre. La proposition est évidement fausse car pour tout
En pratique, pour montrer que , on peut utiliser un des raisonnements suivants :
- Raisonnement par double implication :
Pour ce type de raisonnement, on suppose que la proposition est vraie et on montre que est vraie et réciproquement.
La démonstration se fait donc en deux étapes: une première débutant par « Supposons et montrons » et une seconde débutant par « Supposons et montrons ».
On passe ensuite de à et de à en utilisant à chaque fois des implications.
- Raisonnement par équivalences successives :
Pour ce type de raisonnement, on procède en une seule étape. On passe alors de à (ou bien de à ) en utilisant à chaque fois des équivalences.
Cette méthode est plus courte que la précédente (une seule étape au lieu de deux) mais peut être plus fastidieuse puisqu'on doit vérifier que chaque enchaînement logique de la démonstration est bien une équivalence et pas seulement une implication.
Le raisonnement par équivalences successives est généralement réservé à la résolution d'équations et d'inéquations. On lui préférera en général le raisonnement par double implication.