Français : Tronc Commun

Activités de langue 3 – Les valeurs des temps verbaux

 

 

Professeur : Mr MAHTANE Hicham

 

Sommaire

 

I- Les temps de l’indicatif

1-1/ Lecture et analyse

1-2/ Résumé de cours

1-3/ Exercice

II- L’aspect

2-1/ Lecture et analyse

2-2/ Résumé de cours

2-3/ Exercice

 


I- Les temps de l’indicatif

 

1-1/ Lecture et analyse

Dans le petit nombre de livres que je lis quelquefois encore, Plutarque est celui qui m'attache et me profite le plus. Ce fut la première lecture de mon enfance, ce sera la dernière de ma vieillesse, c'est presque le seul auteur que je n'ai jamais lu sans en tirer quelque fruit. Avant-hier, je lisais dans ses œuvres morales le traité Comment on pourra tirer utilité de ses ennemis. Le même jour, en rangeant quelques brochures qui m'ont été envoyées par les auteurs, je tombai sur un des journaux de l'abbé Rosier, au titre duquel il avait mis ces paroles : Vitam vero impendenti, Rosier.

J. J. Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire.

  1. De quelle œuvre est tiré ce texte ?
  2. Quel est son auteur ?
  3. De quoi parle ici le narrateur ?
  4. Relève toutes les indications spatio-temporelles.
  5. De quelle époque parle-t-il en premier ?
  6. Relève les différentes époques.
  7. Relève les différents faits évoqués en fonction des époques.
  8. Repère tous les temps utilisés.
  9. Est-ce que les temps de l'indicatif sont représentés ici ?
  10. Quels sont ceux qui manquent ?

 

 

1-2/ Résumé de cours

Les temps de l’indicatif (quatre temps simples et quatre temps composés) permettent à celui qui parle ou qui écrit de situer dans le passé, le présent ou le futur les actions par les verbes ;

Le présent exprime des actions qui se déroulent au moment où l'on parle ;

Dans des énoncés au passé, il exprime des considérations générales vraies tout le temps (définitions, actions, proverbes, expressions figées).

Il se rencontre dans un récit au passé (le présent de narration) ; il permet de le rendre plus vivant.

L'imparfait présente l'action passée comme en train de s'accomplir ; on l'utilise pour les descriptions et pour les événements qui se répètent.

Le passé simple est surtout utilisé à l'écrit ;

Dans un récit, il présente les actions comme achevées ; il exprime aussi la soudaineté d’une action.

Le futur exprime des faits non réalisés qui se passent dans l'avenir ; il peut être employé dans un contexte présent, passé ou futur (Je crois qu'ils verront des araignées / la façon dont il disparut restera un mystère / je te préviendrai dès qu'il se montrera) .

Les temps composés expriment des actions achevées et antérieures à celles des temps simples correspondants :

  • au présent correspond le passé composé ;
  • à l'imparfait correspond le plus que parfait ;
  • au passé simple correspond le passé antérieur ;
  • au futur correspond le futur antérieur.

 

 

1-3/ Exercice

Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : " Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.

L'asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d' Alger. Je prendrai l'autobus à deux heures et j'arriverai dans l'après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J'ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n'avait pas l'air content. Je lui ai même dit : "Ce n'est pas de ma faute." Il n'a pas répondu. J'ai pensé alors que je n'aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n'avais pas à m'excuser. C'était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c'est un peu comme si maman n'était pas morte. Après l'enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle.

A. Camus : L’Etranger

  1. À quel temps est ce récit ? Est-ce ordinaire ? Comment appelle-t-on ce présent ?
  2. Dans cet incipit de l’Etranger, souligne d’abord toutes les indications temporelles.
  3. Comment se situe l’action par rapport au moment de l'énonciation ?
  4. Relève et commente l’emploi des temps.

 

II- L’aspect

 

2-1/ Lecture et analyse

Dans le petit nombre de livres que je lis quelquefois encore, Plutarque est celui qui m'attache et me profite le plus. Ce fut la première lecture de mon enfance, ce sera la dernière de ma vieillesse, c'est presque le seul auteur que je n'ai jamais lu sans en tirer quelque fruit. Avant-hier, je lisais dans ses œuvres morales le traité Comment on pourra tirer utilité de ses ennemis. Le même jour, en rangeant quelques brochures qui m'ont été envoyées par les auteurs, je tombai sur un des journaux de l'abbé Rosier, au titre duquel il avait mis ces paroles : Vitam vero impendenti, Rosier.

J. J. Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire.

  1. Quels sont les temps composés du texte ?
  2. Comment sont-ils formés ?
  3. Pourquoi ne peut-on utiliser des formes simples dans ce cas ?
  4. Qu’expriment-ils par rapport aux formes simples ?
  5. Quels verbes sont au passé simple ?
  6. Et ceux qui sont à l'imparfait ?
  7. Comment ces temps représentent-ils l’action ?
  8. Dans quel cas l'action est-elle de longue ou de courte durée ?
  9. Dans quel cas se répète-t-elle ?
  10. Comment appelle-t-on cette façon dont l’action est envisagée ?

 

 

2-2/ Résumé de cours

L’aspect exprime la manière dont le procès se déroule. L'aspect recouvre deux oppositions importantes.

  • Accompli/inaccompli : cet aspect est rendu par l'opposition formes simples/formes composées.
  • Sécant/global, ou plus ordinairement duratif/ponctuel :

On utilise en général l'imparfait pour les actions qui "durent” dans le temps et le passé simple -dans un récit- pour les actions brèves.

Il existe d’autres aspects :

  • Descriptif (valeur de l'imparfait dans les descriptions)
  • Itératif : quand une action se répète dans le temps.
  • etc.

 

 

2-3/ Exercice

C'était le jour de mon arrivée ici. J'avais pris la diligence de Beaucaire, une bonne vieille patache qui n'a pas grand chemin à faire avant d'être rendue chez elle, mais qui flâne tout le long de la route, pour avoir l'air, le soir, d'arriver de très loin. Nous étions cinq sur l'impériale sans compter le conducteur.

D'abord un gardien de Camargue, petit homme trapu, poilu, sentant le fauve, avec de gros yeux pleins de sang et des anneaux d'argent aux oreilles ; puis deux Beaucairois, un boulanger et son gendre, tous deux très rouges, très poussifs, mais des profils superbes, deux médailles romaines à l'effigie de Vitellius. Enfin, sur le devant, près d'un conducteur, un homme... non ! une casquette, une énorme casquette en peau de lapin, qui ne disait pas grand-chose et regardait la route d'un air triste.

Alphonse Daudet : La diligence de Beaucaire

  1. Détermine la nature des temps utilisés et leur aspect dans ce texte.