Mathématiques : 2Bac SMA-SMB
Séance 9-1-1 : Arithmétique dans ℤ - Partie 1 (Cours)
Professeur : Mr CHEDDADI Haitam
Sommaire
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-1/ Rappels et compléments
1-2/ Calcul pratique du P.G.C.D : algorithme d'euclide
1-3/ Nombres premiers entre eux
1-4/ Théorème de bezout
1-5/ Détermination des coefficients du théorème de bezout
1-6/ Applications du théorème de bezout
1-7/ L'équation diophantienne ax+by=c
1-8/ P.G.C.D et P.P.C.M d’un nombre fini d’entiers relatifs
1-9/ Congruence modulo n (rappels et compléments)
II- Les nombres premiers
2-1/ Rappels et compléments
2-2- Petit théorème de fermat
2-3/ Décomposition en produit de facteurs premiers
2-4/ Applications de la décomposition en produit de facteurs premiers
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-1/ Rappels et compléments
Définition 1
Soit a et b deux entiers relatifs non nulles.
Le plus grand commun diviseur de a et b, noté a∧b ou PGCD(a,b), est le plus grand des
diviseurs positifs communs à a et b.
Le plus petit commun multiple de a et b, noté a∨b ou PPCM(a,b), est le plus petit des multiples strictement positifs communs à a et b.
On convient que : a∧0=|a| et a∨0=0
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-1/ Rappels et compléments
Remarques
Soit a et b deux entiers relatifs non nulles. Si d=a∧b et m=a∨b alors :
- d≥1 et d/a et d/b
- m≥1 et a/m et b/m
- Pour toute c∈ℕ* : [(c/a et c/b)⇒c/d] et [(a/c et b/c)⇒m/c]
- Pour toute c∈ℕ* : [(c/a et c/b)⇒c≤d] et [(a/c et b/c)⇒m≤c]
- |a|∧|b|=d et a∧1=1 et a∧a=a∧0=|a|
- |a|∨|b|=m et a∨1=|a| et a∨a=|a|
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-1/ Rappels et compléments
Proposition 1
Soit a, b et c des entiers relatifs non nulles et n un entier naturel. Alors :
1 a∧b=b∧a2 a∨b=b∨a3 a/b⇔a∧b=|a|⇔a∨b=|b|4 (a∧b)∧c=a∧(b∧c)5 (ca)∧(cb)=|c|(a∧b)6 {c/ac/b⇒(ac)∧(bc)=a∧b|c| | 7 (a∨b)∨c=a∨(b∨c)8 (ca)∨(cb)=|c|(a∨b)9 {c/ac/b⇒(ac)∨(bc)=a∨b|c|10 an∧bn=(a∧b)n11 an∨bn=(a∨b)n12 (a∧b).(a∨b)=|ab| |
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-2/ Calcul pratique du P.G.C.D : algorithme d'euclide
Proposition 2
Soit a∈ℤ* et b∈ℕ*.
Lorsque b ne divise pas a, le plus grand commun diviseur des entiers a et b est égal au dernier reste non nul obtenu grâce à l'algorithme d'Euclide.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-3/ Nombres premiers entre eux
Définition 2
Soit a et b deux entiers relatifs non nulles.
On dit que a et b sont premiers entre eux si le seul diviseur positif commun à a et b est 1, c'est-à-dire si a∧b=1:
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-3/ Nombres premiers entre eux
Théorème 1
Soit a et b deux entiers relatifs non nulles, et d un entier naturel non nul.
Alors :
d=a∧b⇔[(∃(α;β)∈ℤ2) a=αd et b=βd et α∧β=1]
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-3/ Nombres premiers entre eux
Théorème 2
Soit (a,b)∈(ℤ*)2
On a l’implication :
d=a∧b⇔[(∃(u;v)∈ℤ2) d=au+bv]
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-3/ Nombres premiers entre eux
Remarques
Le couple (u;v) n'est pas unique. Par exemple :
9∧4=1=1×9-2×4 (u=1 et v=-2)9∧4=(-43)×9+97×4 (u=-43 et v=97)
La réciproque du théorème 2 est incorrecte, contre-exemple : 3×5+7×(-1)=8 mais 3∧7≠8.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-4/ Théorème de bezout
Théorème 3
Soit a et b deux entiers relatifs non nulles.
Alors : a∧b=1⇔[(∃(u;v)∈ℤ2) au+bv=1]
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-4/ Théorème de bezout
Applications
En utilisant le théorème de Bezout, montrer que pour tout n∈ℕ :
1 (5n+3)∧(2n+1)=12 (2n-1)∧(3-7n)=1
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-5/ Détermination des coefficients du théorème de bezout
L’inconvénient du théorème du Bezout, sous sa forme théorique, est qu’il ne fournit pas les coefficients u et v intervenant dans la relation au+bv=1.
L’algorithme d’Euclide fournit une réponse pratique à ce problème.
À titre d’exemple, posons : a=155 et b=23.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-6/ Applications du théorème de bezout
Théorème 4
Soit a, b et c des entiers relatifs non nuls.
On a l’implication : (a/bc et a∧b=1)⇒a/c
Ce résultat est connu sous le nom de « Théorème de Gauss ».
Remarque
Dans le théorème de Gauss, la condition a∧b=1 est nécessaire.
Par exemple : 12/9×8 mais 12 ne divise ni le nombre 9 ni le nombre 8.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-6/ Applications du théorème de bezout
Théorème 5
Soit a, b et c des entiers relatifs non nuls.
On a l’implication : (a/c et b/c et a∧b=1)⇒ab/c
Remarque
Dans le théorème 5, la condition a∧b=1 est nécessaire.
Par exemple : 8/48 et 12/48 mais 12×8 ne divise pas 48.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-6/ Applications du théorème de bezout
Proposition 3
Soit a, b et c des entiers relatifs non nuls.
Alors :
1- (a∧b=1 et a∧c=1)⇔a∧bc=1
2- Pour tout (m,n)∈(ℕ*)2 : (a∧b=1⇔a∧bn=1) et (a∧b=1⇔am∧bn=1)
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-7/ L'équation diophantienne ax+by=c
Théorème 6
Soit a, b et c des entiers relatifs tels que ab≠0
L’équation d’inconnue ax+by=c a des solutions si, et seulement si, a∧b divise c.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-7/ L'équation diophantienne ax+by=c
Théorème 7
Si le couple (x0;y0) est une solution de l’équation (E) : ax+by=c, alors l’ensemble solution de l’équation (E) s’écrit sous la forme :
S={(x0+bka∧b;y0-aka∧b)/k∈ℤ}
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-8/ P.G.C.D et P.P.C.M d’un nombre fini d’entiers relatifs
Définition 3
Soit n un entier naturel, n≥2, et des entiers relatifs non nuls a1,a2,...an
Le plus grand commun diviseur des entiers a1,a2,...an, noté a1∧a2∧...∧an, est le plus grand des diviseurs positifs communs à a1,a2,...an.
Le plus petit commun multiple des entiers a1,a2,...an, noté a1∨a2∨...∨an ou PPCM(a1,a2,...an), est le plus petit des multiples positifs communs a1,a2,...an.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-8/ P.G.C.D et P.P.C.M d’un nombre fini d’entiers relatifs
Théorème 8
Soit n un entier naturel, n≥2, et des entiers relatifs non nuls a1,a2,...an.
I1 existe des entiers relatifs u1,u2,...un tels que : ∑ni=1ai.ui=δ, où δ désigne le plus grand commun diviseur de a1,a2,...an.
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-8/ P.G.C.D et P.P.C.M d’un nombre fini d’entiers relatifs
Définition 4
Soit n un entier naturel, n≥2, et des entiers relatifs non nuls a1,a2,...an.
On dit que les entiers a1,a2,...an sont premiers entre eux si 1 est le seul diviseur positif commun à tous ces entiers, c'est-à-dire : a1∧a2∧...∧an=1
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-8/ P.G.C.D et P.P.C.M d’un nombre fini d’entiers relatifs
Remarques
Attention, dire que des entiers sont premiers entre eux ne signifie pas qu’ils sont entre eux deux à deux. Par exemple, les trois entiers a=8, b=7 et c=12 sont premiers entre eux. Pourtant, les entiers a et c ont 4 pour grand diviseur commun : a∧c=4>1
La relation (a∨b).(a∧b)=|ab| n’est pas valable pour plus de deux entiers relatifs.
Contre-exemple : 6∨10∨15=30 et 6∧10∧15=1
donc : (6∨10∨15).(6∧10∧15)=30≠6×10×15
c'est-à-dire qu’on a en général : (a∨b∨c).(a∧b∧c)≠|abc|
Le résultat du théorème 8 reste aussi valable pour plus de deux entiers. Plus précisément : (n≥2) δ=a1∧a2∧...∧an signifie qu’il existe (a' tel que pour tout : et .
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-8/ P.G.C.D et P.P.C.M d’un nombre fini d’entiers relatifs
Théorème 9
Soit un entier naturel, , et des entiers relatifs non nuls .
Les entiers sont premiers entre eux si, et seulement si :
Autrement dit :
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-9/ Congruence modulo n (rappels et compléments)
Définition 5
Soit un entier naturel non nul.
On dit que deux entiers relatifs et sont congrus modulo si divise , c'est-à-dire s'il existe un entier tel que .
On écrit :
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-9/ Congruence modulo n (rappels et compléments)
Proposition 4
Soit un entier naturel non nul.
La relation « de congruence» est une relation d'équivalence sur , c'est-à-dire :
1) Elle est réflexive :
2) Elle est symétrique :
3) Elle est transitive :
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-9/ Congruence modulo n (rappels et compléments)
Proposition 5
Soit un entier naturel non nul et . Alors :
1) (Les restes respectifs des divisions euclidiennes de et par sont égaux)
2) Si et , alors : et .
3) Si et , alors :
4) Si et , alors :
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-9/ Congruence modulo n (rappels et compléments)
Théorème 10
Soit , et des entiers relatifs non nulles et .
Si alors :
I- P.G.C.D - P.P.M.C
1-9/ Congruence modulo n (rappels et compléments)
Proposition 6
Soit , et des entiers relatifs non nuls et tels que
Alors :
II- Les nombres premiers
2-1/ Rappels et compléments
Définition 6
Un entier relatif est dit premier lorsqu’il admet exactement quatre diviseurs.
Remarques
Si est un entier premier dans , alors est premier dans . C’est pourquoi dans cette section, nous nous limitons à l'ensemble des entiers naturels.
L’ensemble des nombres premiers (positifs) est noté .
Un entier non premier est dit composé.
II- Les nombres premiers
2-1/ Rappels et compléments
Théorème 11
Soit un entier composé supérieur ou égal à . Alors :
1) Le plus petit diviseur positif de n différent de est un nombre premier.
2) est un produit de nombres premiers. En particulier, possède au moins un diviseur premier.
3) possède un facteur premier tel que .
II- Les nombres premiers
2-1/ Rappels et compléments
Théorème 12
L'ensemble des nombres premiers positifs est infini.
II- Les nombres premiers
2-1/ Rappels et compléments
Théorème 13
1) Si et sont deux nombres premiers positifs distincts, alors ils sont premiers entre eux.
En d’autres termes :
2) Si , alors est premier avec tous les entiers qu'il ne divise pas.
En d'autres termes :
II- Les nombres premiers
2-1/ Rappels et compléments
Proposition 7
Soit et un nombre premier. Alors :
II- Les nombres premiers
2-1/ Rappels et compléments
Corollaire
Soit des entiers relatifs et un nombre premier. Alors :
Soit et un nombre premier. Alors :
Soit et des nombres premiers. Alors :
II- Les nombres premiers
2-2- Petit théorème de fermat
Théorème 14
1) Si est un nombre premier positif, alors il divise , pour tout .
Autrement dit :
2) Si est un nombre premier positif, alors pour tout :
II- Les nombres premiers
2-2- Petit théorème de fermat
Remarques
La réciproque du petit théorème de Fermat n'est pas vraie. Autrement dit, si , alors l’entier n'est pas nécessairement premier. A titre d’exemple, le nombre n’est pas premier, or, il divise car :
Le petit théorème de Fermat permet de calculer le reste de n'importe quel entier assez grand modulo un nombre premier positif .
II- Les nombres premiers
2-3/ Décomposition en produit de facteurs premiers
Théorème 15
Tout élément de admet une décomposition en produit de nombres premiers, unique à
l’ordre près des facteurs.
Autrement dit, si , il existe , , des nombres premiers deux à deux distincts , et des entiers tels que :
Ce théorème est connu sous le nom « Théorème fondamental de l'arithmétique ».
II- Les nombres premiers
2-4/ Applications de la décomposition en produit de facteurs premiers
Théorème 16
Soit et sa décomposition en produit de facteurs premiers.
Les diviseurs de sont les entiers relatifs : avec et
Le nombre de diviseurs positifs de est :