Mathématiques : 2Bac SMA-SMB
Séance 6-1-1 : Nombres complexes - Partie 1 (Cours)
Professeur : Mr CHEDDADI Haitam
Sommaire
I- L’ensemble des nombres complexes
1-1/ Notion de nombre complexe
1-2/ Forme algébrique d'un nombre complexe
1-3/ Égalité de deux nombres complexes
II- Opérations sur les nombres complexes
2-1/ Addition et multiplication dans ℂ
2-2/ Opposé d'un complexe - différence de deux complexes
2-3/ Inverse d'un nombre complexe non nul - quotient de deux nombres complexes
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-1/ Affixe d'un point - affixe d’un vecteur
3-2/ Interprétation géométrique de la somme, la différence et la multiplication par un réel
3-3/ Interprétation complexe de la linéarité, du parallélisme et du barycentre
IV- Conjugué d’un nombre complexe
4-1/ Définition et interprétation géométrique
4-2/ Propriétés du conjugué
V- Module d’un nombre complexe
5-1/ Définition et interprétation géométrique
5-2/ Propriétés du module
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-1/ Argument d'un nombre complexe non nul
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
6-3/ Angle de deux vecteurs et argument d'un complexe
6-4/ Notation exponentielle d'un nombre complexe non nul
I- L’ensemble des nombres complexes
1-1/ Notion de nombre complexe
Théorème 1
Il existe un ensemble noté ℂ contenant ℝ :
1- muni d’une addition notée + et d'une multiplication notée x, ou le plus souvent implicitement (c'est-à-dire sans symbole, comme dans ℝ) possédant les mêmes propriétés comme dans ℝ.
2- possédant un élément noté i dont le carré vaut -1 : i2=-1.
3- où tout élément z, appelé nombre complexe ou complexe, s’écrit de manière unique sous la forme z=x+iy, avec x et y réels.
I- L’ensemble des nombres complexes
1-1/ Notion de nombre complexe
Remarques
- On a : ℕ⊂ℤ⊂ℚ⊂ℝ⊂ℂ
- L’addition et la multiplication des nombres réels se prolongent aux nombres complexes et les règles de calcul restent les mêmes.
- Contrairement à ℝ, l'ensemble ℂ n'est usuellement muni d'aucune relation d’ordre, et nous ne pourrons donc pas dire qu’un nombre complexe est inférieur à un autre ou non plus qu’il est positif.
- Les nombres complexes x+iy et x+yi où (x;y)∈ℝ2 représentent le même nombre complexe.
- On a : ℂ={x+iy/(x;y)∈ℝ2}
I- L’ensemble des nombres complexes
1-2/ Forme algébrique d'un nombre complexe
Définition 1
Étant donné z∈ℂ, il existe un unique couple (x;y)∈ℝ2 tel que z=x+iy.
L’écriture x+iy s'appelle la forme algébrique du nombre complexe z.
Le nombre x est la partie réelle de z notée Re(z) .
Le nombre y est la partie imaginaire de z notée Im(z) .
Un nombre complexe est réel lorsque sa partie imaginaire est nulle : z∈ℝ⇔Im(z)=0.
Un nombre complexe est dit imaginaire pur si sa partie réelle est nulle :z∈iℝ⇔Re(z)=0.
I- L’ensemble des nombres complexes
1-3/ Égalité de deux nombres complexes
Proposition 1
Deux nombres complexes sont égaux si et seulement si ils ont mêmes parties réelles et mêmes parties imaginaires.
En d'autres termes :
(∀(z;z')∈ℂ2) z=z'⇔(Re(z)=Re(z')) et (Im(z)=Im(z'))
I- L’ensemble des nombres complexes
1-3/ Égalité de deux nombres complexes
Remarques
Le résultat de la proposition 1 est une conséquence immédiate de l'unicité de la forme algébrique d'un nombre complexe.
Pour tout nombre complexe z :
(∀(z;z')∈ℂ2) z=z'⇔(Re(z)=Re(z')) et (Im(z)=Im(z'))
II- Opérations sur les nombres complexes
2-1/ Addition et multiplication dans ℂ
Proposition 2
Soit z et z' deux nombres complexes tels que : z=x+iy et z'=x'+iy' avec (x;x';y;y')∈ℝ4.
On a :
1- z+z'=(x+x')+i(y+y') et z×z'=xx'-yy'+i(xy'+yx')
2- Pour tout λ∈ℝ : λz=λx+i(λy)
II- Opérations sur les nombres complexes
2-1/ Addition et multiplication dans ℂ
Remarques
Pour tout (z;z')∈ℂ2 et pour tout λ∈ℝ, on a :
{Re(z+z')=Re(z)+Re(z')Im(z+z')=Im(z)+Im(z'){Re(λz)=λRe(z)Im(λz)=λIm(z)
Si k∈ℕ, alors i2k=(i2)k=(-1)k. Il en résulte donc :
i4k=1 ; i4k+1=i ; i4k+2=-1 ; i4k+3=-i
II- Opérations sur les nombres complexes
2-2/ Opposé d'un complexe - différence de deux complexes
Proposition 3
Tout nombre complexe z=x+iy, où x et y sont des réels, possède un opposé dans ℂ noté -z, qui est le nombre complexe -x-iy, et on écrit -z =-x-iy.
Donc :
Re(-z)=-Re(z) et Im(-z)=-Im(z)
II- Opérations sur les nombres complexes
2-2/ Opposé d'un complexe - différence de deux complexes
Définition 2
La différence de deux nombres complexes z et z' est le nombre z-z'=z+(-z').
II- Opérations sur les nombres complexes
2-2/ Opposé d'un complexe - différence de deux complexes
Remarques
Si x, x', y et y' sont des nombres réels, alors : (x+iy )-(x'+iy')=(x-x')+i(y- y')
Les identités remarquables vues dans ℝ restent aussi valables dans ℂ.
Ainsi, pour tous nombres complexes z1 et z2 on a :
(z1+z2)2=z12+2z1z2+z22(z1-z2)2=z12-2z1z2+z22(z1+z2)(z1-z2)=z12-z22
En particulier, on a les égalités suivantes, valables pour tout (a;b)∈ℝ2 :
(a+ib)2=a2-b2+2abi(a-ib)2=a2-b2-2abi(a+ib)(a-ib)=a2-b2
On a aussi :
(z1+z2)3=z13+3z12z2+3z1z22+z23(z1+z2)3=z13-3z12z2+3z1z22-z23z13-z23=(z1-z2)(z12+z1z2+z22)z13+z23=(z1+z2)(z12-z1z2+z22)
Et de façon générale, on a pour tout (z1;z2)∈ℂ2 et pour tout n∈ℕ* :
(z1+z2)n=∑np=0Cpn.z1p.z2n-p=∑nq=0Cqn.z2q.z1n-q (Formule du binôme de Newton)
z1n-z2n=(z1-z2)(z1n-1-z1n-2z2+...+z1z2n-2+z2n-1)z1n-z2n=(z1-z2)(∑n-1k=0z1n-k-1z2k)
Un produit de nombres complexes est nul si, et seulement si, au moins un de ses facteurs est nul.
En particulier :
∀(z;z')∈ℂ2 [z×z'=0⇔(z=0 ou z'=0)]
II- Opérations sur les nombres complexes
2-3/ Inverse d'un nombre complexe non nul - quotient de deux nombres complexes
Proposition 4
Soit z=x+iy un nombre complexe non nul tels que (x;y)∈ℝ2-{(0,0)}.
L’inverse du nombre z est le nombre complexe noté 1z ou z-1 tel que :
1z=1x+iy=1x2+y2(x-iy)=xx2+y2-iyx2+y2
II- Opérations sur les nombres complexes
2-3/ Inverse d'un nombre complexe non nul - quotient de deux nombres complexes
Proposition 5
Soit z=x+iy et z'=x'+iy' deux complexes où x, x', y et y' des réels tels que (x;y)≠(0;0).
Le quotient de z' par z est le nombre complexe noté z'z tel que z'z=z'×1z, et on a :
z'z=x'+iy'x+iy=xx'+yy'x2+y2+ixy'-yx'x2+y2
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-1/ Affixe d'un point - affixe d’un vecteur
Définition 3
Le plan P est muni d’un repère orthonormé direct (O;→I,→J).
Soit z=x+iy où (x;y)∈ℝ2 un nombre complexe.
L’unique point M, de coordonnées (x;y) dans (O;→I,→J), est appelé l’image du complexe z, et on écrit M(z).
Soit M un point, de coordonnées (x;y) dans (O;→I,→J).
Le nombre complexe z=x+iy est appelé l'affixe du point M. On le note Aff(M) ou zM.
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-1/ Affixe d'un point - affixe d’un vecteur
Remarques
Le plan P est muni d’un repère orthonormé direct (O;→I,→J).
À partir de la définition 3, on peut identifier l’ensemble au plan de la façon suivante :
- À tout nombre complexe z=x+iy on associe le point M(x;y).
- À tout point M(x;y) du plan P on associe le nombre complexe z=x+iy.
Ainsi, l’application f:ℂ→P z→M(z) est une bijection. Sa bijection réciproque est : f-1:P→ℂ M→Aff(M)
Le plan P est appelé alors le plan complexe, et on a :
(∀(M;N)∈P2) (Aff(M)=Aff(N)⇔M=N)
Tout point de l’axe des abscisses est l’image d’un nombre réel, c’est pourquoi l’axe des abscisses
s’appelle l’axe réel. On a alors : M(z)∈(O;→I)⇔z∈ℝ
Tout point B(0;b) de l’axe des ordonnées est l’image d’un nombre imaginaire pur (Aff(B)=bi), c’est pourquoi l’axe des ordonnées s’appelle l’axe imaginaire. On a alors : M(z)∈(O;→J)⇔z∈iℝ
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-1/ Affixe d'un point - affixe d’un vecteur
Définition 4
Le plan P est muni d’un repère orthonormé direct (O;→I,→J).
Soit z=x+iy un nombre complexe où .
Le vecteur →u=x.→I+y.→J est appelé image du complexe z, et on écrit →u(z).
De même, le nombre z est appelé affixe du vecteur →u, et on écrit Aff(→u)=z ou parfois z→u=z.
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-1/ Affixe d'un point - affixe d’un vecteur
Remarques
Soit z un nombre complexe.
On a : z=Aff(M)⇔z=Aff(→OM)
Soit V2 l'ensemble des vecteurs du plan.
L’application g:ℂ→V2 z↦→w(z) est une bijection de ℂ vers V2, et on a :
(∀(→u;→v)∈V22)(→u=→v⇔Aff(→u)=Aff(→v))
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-2/ Interprétation géométrique de la somme, la différence et la multiplication par un réel
Proposition 6
Si →v1 et →v2 sont deux vecteurs du plan d'affixes respectives z1 et z2, alors l'affïxe du vecteur →v1+→v2 est z1+z2.
En d’autres termes : Aff(→v1+→v2)=Aff(→v1)+Aff(→v2).
Si M1 et M2 sont les images respectives des affixes z1 et z2, alors l’image du nombre z1+z2 est le point S tel que : →OS=→OM1+→OM2 (C'est-à-dire OM1SM2 est un parallélogramme).
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-2/ Interprétation géométrique de la somme, la différence et la multiplication par un réel
Remarques
Soit z un nombre complexe et →u(z) et →v(-z) deux vecteurs du plan.
On sait que Aff(→0)=0 et z+(-z)=0, donc d'après la proposition 6, on en déduit que →u+→v=→0.
Ainsi →v=-→u et alors : Aff(-→u)=-Aff(→u).
Soit M(z) et M'(-z). Comme O(0) et z+(-z)=0, alors →OM+→OM'=→OO=→0, et par suite →OM'=-→OM.
Ainsi, le point M'(-z) est le symétrique de point M(z) par rapport à O.
On peut aussi interpréter géométriquement l’addition de la manière suivante :
Étant donné un vecteur →u d’affïxe a, la translation de vecteur →u transforme le point M d’affixe z, en le point M' d’affixe z'=z+a.
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-2/ Interprétation géométrique de la somme, la différence et la multiplication par un réel
Proposition 7
Soit M1(z1) et M2(z2) deux points du plan complexe.
Alors l’affixe du vecteur →M1M2 est z2-z1.
En d'autres termes : Aff(→M1M2)=Aff(M2)-Aff(M1)
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-2/ Interprétation géométrique de la somme, la différence et la multiplication par un réel
Proposition 8
Si →u est un vecteur d'affixe z et λ un nombre réel, alors l’affixe du vecteur λ→u est λz.
En d’autres termes : Aff(λ→u)=λ.Aff(→u)
Si M(z) est un point du plan, alors l'image du nombre complexe λz est le point P défini par : →OP=λ→OM.
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-2/ Interprétation géométrique de la somme, la différence et la multiplication par un réel
Remarque
A l’aide des propositions 6 et 8, on peut établir le résultat suivant :
Si →v1 et →v2 sont deux vecteurs du plan, alors pour tout (λ1;λ2)∈ℝ2, on a :
Aff(λ1→v1+λ2→v2)=λ1Aff(→v1)+λ2Aff(→v2)
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-3/ Interprétation complexe de la linéarité, du parallélisme et du barycentre
Proposition 9
Soient A, B et C des points deux à deux distincts d’affixes respectives zA, zB et zC.
Les points A, B et C sont alignés si et seulement si : zC-zAzB-zA∈ℝ
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-3/ Interprétation complexe de la linéarité, du parallélisme et du barycentre
Proposition 10
Soient A, B, C et D quatre points du plan d'affixes respectives zA, zB, zC et zD tels que A≠B et C≠D.
Les droites (AB) et (CD) sont parallèles si et seulement si : zD-zCzB-zA∈ℝ
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-3/ Interprétation complexe de la linéarité, du parallélisme et du barycentre
Proposition 11
Soit A et B deux points du plan d'affixes respectives zA et zB, et soit (α;β)∈ℝ2 tel que α+β≠0.
L’affixe du barycentre G du système pondéré {(a;α);(B;β)} est le complexe : zG=αzA+βzBα+β
III- Représentation géométrique d’un nombre complexe
3-3/ Interprétation complexe de la linéarité, du parallélisme et du barycentre
Remarques
Si A(zA) et B(zB) alors l'affixe du milieu I du segment [AB] est le nombre complexe zI=zA+zB2.
En fait ceci n'est rien qu'un cas particulier du barycentre où les « poids » sont égaux.
On peut généraliser le résultat de la proposition 11 pour le barycentre de plus de deux points.
Plus précisément : si n est un entier naturel supérieur ou égal à 2 et α1,α2,....,αn des réels tels que α1+α2+....+αn≠0, alors le barycentre G du système pondéré {(A1;α1),(A2;α2),....,(An;αn)} a pour affixe :
zG=α1zA1+α2zA2+...+αnzAnα1+α2+...+αn
IV- Conjugué d’un nombre complexe
4-1/ Définition et interprétation géométrique
Définition 5
Soit z=x+iy un nombre complexe avec (x;y)∈ℝ2.
On appelle conjugué de z le nombre complexe x-iy, noté z, et on écrit : z=x+iy = x-iy.
On a alors: z = Re(z)-iIm(z) et z=z
IV- Conjugué d’un nombre complexe
4-1/ Définition et interprétation géométrique
Interprétation géométrique de la conjugaison
Soit z=x+iy un nombre complexe avec (x;y)∈ℝ2.
La symétrie par rapport à l'axe des abscisses transforme le point M(x;y) en N(x;-y), d'affixe Aff(N)=Aff(M).
La symétrie par rapport à l'axe des abscisses transforme le point M(x;y) en Q(-x;y), d'affixe Aff(Q)=-Aff(M).
IV- Conjugué d’un nombre complexe
4-2/ Propriétés du conjugué
Proposition 12
Étant donné z∈ℂ, on a :
Re(z)=12(z+z)Im(z)=12i(z-z)z.z=(Re(z))2+(Im(z))2
On a donc :
z∈ℝ⇔z=zz∈iℝ⇔z=-z
Remarque
En pratique, pour éliminer les complexes du dénominateur d'une fraction, on multiplie numérateur et dénominateur par le conjugué du dénominateur.
IV- Conjugué d’un nombre complexe
4-2/ Propriétés du conjugué
Proposition 13
Soit z et z' deux nombres complexes.
On a alors les propriétés suivantes :
- z+z'=z+z' et z.z'=z.z'
- Pour tout λ∈ℝ : λz=λz
- Si z≠0, alors (1z)=1z et (z'z)=z'z
- Si z≠0 et n∈ℤ, alors zn=(z)n
IV- Conjugué d’un nombre complexe
4-2/ Propriétés du conjugué
Remarques
1- Soit n≥2 , et z1,z2,...,zn des nombres complexes. Alors :
∑nk=1zk=∑nk=1zk et ∏nk=1zk=∏nk=1zk
2- Soit P(z) un polynôme dans ℂ à coefficients réels : P(z)=anzn+an-1zn-1+...+a1z+a0
(les nombres a0, a1,...,an. an sont alors réels). On a alors pour tout z∈ℂ :
P(z)=anzn+an-1zn-1+...+a1z+a0P(z)=anzn+an-1zn-1+...+a1z+a0
Puisque pour tout entier k compris entre 1 et n (au sens large) : ak=ak et zk=(z)k
Alors P(z)=an(z)n+an-1(z)n-1+...+a1z+a0=P(z).
En particulier, si α est racine du polynôme P (c’est-à-dire P(α)=0), alors α est aussi racine de P car : P(α)=P(α)=0
On obtient alors le résultat important suivant :
« Si α est racine d'un polynôme à coefficients réels, alors α est aussi racine de ce polynôme »
V- Module d’un nombre complexe
5-1/ Définition et interprétation géométrique
Définition 6
Soit z=x+iy un nombre complexe avec (x;y)∈ℝ2.
Le module de z est le réel positif noté |z| défini par : |z|=√z.z=√x2+y2
On a alors : |z|=√(Re(z))2+(Im(z))2
Remarques
La notion de module prolonge celle de la valeur absolue, c'est-à-dire que le module d'un nombre réel est égal à sa valeur absolue.
On a pour tout z∈ℂ : |z|2=z.z et |z|=|z|. Si z≠0 alors : z=|z|2z
V- Module d’un nombre complexe
5-1/ Définition et interprétation géométrique
Interprétation géométrique du module
Étant donné z∈ℂ, d’image M, le module de z est la distance OM : |z|=||→OM||=OM
Si →u est un vecteur d'affixe z, alors : |z|=||→u||
V- Module d’un nombre complexe
5-1/ Définition et interprétation géométrique
Proposition 14
La distance entre deux points A et B, d’affixes respectives a et b, est : ||→AB||=AB=|b-a|
V- Module d’un nombre complexe
5-1/ Définition et interprétation géométrique
Proposition 15
Soit a un nombre complexe et r un réel strictement positif. On note A l’image de a.
L'ensemble des images M(z) des nombres complexes z tels que :
- |z-a|=r est le cercle C de centre A et de rayon r.
- |z-a|≤r est le disque fermé D de centre A et de rayon r.
- |z-a|<r est le disque ouvert Δ de centre A et de rayon r.
V- Module d’un nombre complexe
5-2/ Propriétés du module
Proposition 16
Soit z et z' deux nombres complexes. On a les propriétés suivantes :
- |z|≥0 et |Re(z)|≤|z| et |Im(z)|≤|z|
- |z|=0⇔z=0 et |z-z'|=0⇔z=z'
- |z×z'|=|z|×|z'|
- |z|=|z|=|-z|=|-z|
Si z≠0 et n∈ℤ alors : |1z|=1|z| et |z'z|=|z'||z| et |zn|=|z|n
Remarque
Si n est un entier supérieur ou égal à 2, et z1,z2,...,zn des nombres complexes, alors :
|∏nk=1zk|=∏nk=1|zk|
V- Module d’un nombre complexe
5-2/ Propriétés du module
Proposition 17
Étant donné deux nombres complexes z et z', on a : |z+z'|≤|z|+|z'|
C'est l'inégalité triangulaire pour les nombres complexes.
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-1/ Argument d'un nombre complexe non nul
Définition 7
Soit z un nombre complexe non nul, d’image M dans le plan complexe P.
Toute mesure θ de l'angle orienté (^→I;→OM) s’appelle un argument de z.
On le note arg(z) et on écrit : arg(z)≡θ[2π]
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-1/ Argument d'un nombre complexe non nul
Remarques
Soit z un nombre complexe non nul.
Si θ est un argument du nombre complexe z, alors tout nombre réel de la forme θ+2kπ avec k∈ℤ est aussi un argument de z.
Dans la pratique, on prend souvent θ dans l'intervalle ]-π,π], c'est-à-dire la mesure principale de l’angle (^→I;→OM).
Le nombre 0 est l'unique nombre complexe qui n’a pas d'argument.
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Proposition 18
Soit z=x+iy un nombre complexe non nul avec (x;y)∈ℝ2 et θ un argument de z.
Alors x=|z|cosθ et y=|z|sinθ.
Tout nombre complexe non nul z s’écrit de manière unique sous la forme z=|z|(cosθ+isinθ), où θ est un argument de z.
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Définition 8
Soit z un nombre complexe non nul et θ un argument de z.
L’écriture z=|z|(cosθ+isinθ) est appelée une écriture trigonométrique ou forme trigonométrique du nombre complexe z.
Notation simplifiée : z=[|z|;θ]
Remarque
Tout nombre complexe non nul admet une infinité de formes trigonométriques.
Si z∈ℂ* alors : z=|z|(cos(arg(z))+isin(arg(z)))
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Définition 9
Soit z un nombre complexe non nul et M son image dans le plan complexe.
On pose r=OM et θ une mesure de l'angle (^→I;→OM) (arg(z)≡θ[2π]).
Le couple (r;θ) est appelé le couple des coordonnées polaires du point M par rapport à l’axe polaire (O;→I). Le point O est le pôle
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Proposition 19
Soit z∈ℂ*.
Si z=r(cosθ+isinθ) tel que r∈ℝ* et θ∈ℝ, alors : |z|=r et θ≡arg(z)[2π]
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Proposition 20
Soit z un nombre complexe non nul.
On a les équivalences suivantes :
z∈ℝ*⇔arg(z)≡0[π]z∈ℝ*+⇔arg(z)≡0[2π]z∈ℝ*-⇔arg(z)≡π[2π]z∈iℝ*⇔arg(z)≡π2[π]z∈iℝ*+⇔arg(z)≡π2[2π]z∈iℝ*-⇔arg(z)≡-π2[2π]
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Remarques
1- Les propositions 18 et 19 nous indiquent que toute écriture du genre r(cosθ+isinθ) avec r∈ℝ*+ et θ∈ℝ est une forme géométrique d’un nombre complexe de module r et d’argument θ.
2- La proposition 20 nous facilite la détermination d’une forme trigonométrique d’un nombre réel ou imaginaire pur. En effet, si x est un nombre réel strictement positif, alors :
3- La détermination d’une écriture trigonométrique d’un nombre complexe non nul z est équivalente à la détermination de son module et d’un de ces arguments. Pratiquement :
Si z=x+iy avec (x;y)∈ℝ2-{(0,0)} alors |z|=√x2+y2, et donc :
z|z|=x√x2+y2+iy√x2+y2
Et si arg(z)≡θ[2π] alors z=|z|(cosθ+isinθ), et donc :
z|z|=cosθ+isinθ
Par conséquent : cosθ=x√x2+y2 et sinθ=y√x2+y2
Ainsi, la connaissance de cosθ et sinθ permet la détermination d’un argument de z. (On pourra utiliser les boutons cos-1 et sin-1 de la calculatrice).
4- Si z=λ(cosθ+isinθ) avec λ∈ℝ*- alors |z|=-λ. Par suite : z=|λ|(cos(θ+π)+isin(θ+π)) est une forme trigonométrique du nombre z.
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Proposition 21
Pour des nombres complexes non nuls z et z', on a :
z'=z⇔(|z'|=|z| et arg(z')≡arg(z)[2π])z'=z⇔(|z'|=|z| et arg(z')≡-arg(z)[2π])z'=-z⇔(|z'|=|z| et arg(z')≡π+arg(z)[2π])
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Corollaire
Soit z un nombre complexe non nul.
Si z=[r,θ] alors : z=[r,-θ] et -z=[r,π+θ].
En particulier, on a : arg(z)≡-arg(z)[2π] et arg(-z)≡π+arg(z)[2π]
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Proposition 22
Soient z et z' deux nombres complexes non nuis tels que z=[r,θ] et z'=[r',θ']
On a les relations suivantes :
1 zz'=[rr',θ+θ'] et arg(zz')≡arg(z)+arg(z')[2π]2 1z=[1r;-θ] et arg(1z)≡-arg(z)[2π]3 zz'=[rr';θ-θ'] et arg(zz')≡arg(z)-arg(z')[2π]4 (∀n∈ℤ) zn=[rn,nθ] et arg(zn)≡narg(z)[2π]
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-2/ Forme trigonométrique d'un nombre complexe
Remarques
Soit n un entier supérieur ou égal à 2, et z1,z2,...,zn z, , z2 ,.. zn des nombres complexes non nuis. Alors :
arg(∏nk=1zk)=∑nk=1arg(zk) [2π]
Si z1 et z2 sont deux nombres complexes non nuls tels que z1+z2≠0, alors on n'a pas en général arg(z1+z2)≡arg(z1)+arg(z2)[2π].
Contre-exemple :
arg(1)+arg(i)≡π2[2π] et arg(1+i)≡π4[2π] et π2≢
Soit et deux nombres complexes non nuls, et soit et leurs images respectives dans le plan rapporté à un repère orthonormé
À partir de la proposition 22, on peut déduire que le point est le point du plan complexe tel que :
et
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-3/ Angle de deux vecteurs et argument d'un complexe
Proposition 23
Soit et deux vecteurs non nuis d'affixes respectives et , et soit , , et des points du plan complexe d'affixes respectives , , et tels que et .
Alors le nombre complexe a pour argument toute mesure de l'angle . Ainsi :
1- et (argument de l'affixe du vecteur ).
2- et
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-3/ Angle de deux vecteurs et argument d'un complexe
Proposition 24
Soit et deux vecteurs non nuls d'affixes respectives et , et soit , , et des points deux à deux distincts du plan complexe d'affixes respectives , , et . On a :
1- Les vecteurs et sont colinéaires si, et seulement si,
Et :
2- Les vecteurs et sont orthogonaux si, et seulement si,
Et :
3- Les points , , et sont alignés ou cocycliques (appartenant au même cercle) si, et seulement si :
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-4/ Notation exponentielle d'un nombre complexe non nul
Définition 10
Pour tout réel , on note le nombre complexe de module et d’argument .
Autrement dit :
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-4/ Notation exponentielle d'un nombre complexe non nul
Remarques
D’après la définition 10, les nombres complexes de la forme (avec ) sont les affixes des points du plan complexe situés sur le cercle trigonométrique, et inversement, tout point du cercle trigonométrique a une affixe de la forme (avec ).
Par convention, on écrit pour tout :
Lorsque , alors on a ; ainsi, cette nouvelle définition est donc compatible avec la valeur que donne en la fonction exponentielle déjà connue sur .
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-4/ Notation exponentielle d'un nombre complexe non nul
Proposition 25
Soit et deux nombres réels. Alors :
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-4/ Notation exponentielle d'un nombre complexe non nul
Définition 11
Soit un nombre complexe non nul de module et d’argument .
L’écriture est appelée la notation exponentielle ou l’écriture exponentielle du nombre .
VI- Forme trigonométrique d’un complexe
6-4/ Notation exponentielle d'un nombre complexe non nul
Proposition 26
Pour tout réel et pour tout entier relatif , on a , ou encore, par définition de :
« Formule de Moivre »
Pour tout réel :
« Formules d'Euler »