Français : 1er BAC (Toutes filières)
Examen Régional - Casablanca Settat - Juin 2021
Professeur : Mr MAHTANE Hicham
I- Texte
Mon père venait se faire raser les cheveux depuis son installation à Fès, dans la boutique de Si Abderrahman. Les barbiers participent à de nombreuses cérémonies familiales. A ma naissance, mon père, montagnard transplanté dans la grande ville, désirait néanmoins fêter dignement mon arrivée au monde. Si Abderrahman lui fut d’un excellent conseil. Il vint, selon l’usage, accompagné de ses deux apprentis, placer les invités et faire le service pendant le repas. Lors de ma première coupe de cheveux, mon père eut recours à ses soins et fit encore grand cas de ses avis et recommandations. Je n’aimais pas Si Abderrahman. Je savais qu’il serait chargé de me circoncire. Je redoutais ce jour. Je sentais des frissons me parcourir l’épiderme quand je le voyais manier le rasoir ou les ciseaux. Nous le trouvâmes occupé à pratiquer une saignée. Le client présentait sa nuque rasée, Si Abderrahman se penchait sur le cou du patient. Je détournai les yeux de ce spectacle. Si Abderrahman planta deux ventouses en fer-blanc derrière la tête de l’inconnu et nous souhaita en termes courtois une heureuse journée. - Je vois, dit-il, que ce jeune homme a été gâté : un tambour, une trompette, un magnifique chariot et un cierge. Il est vrai que le cierge est destiné au fqih. Il faut toujours être très bien avec son maître, sinon, gare à la baguette de cognassier. Tout le monde se mit à rire. Je rougissais d’indignation. La baguette de cognassier n’a rien de risible. Ces messieurs n’en avaient jamais reçu sur la plante des pieds, au point de ne pouvoir se tenir debout. Ils pouvaient rire. La baguette de cognassier inspire à ceux qui la connaissent un sentiment de crainte et de respect. Un homme sec, avec une barbe de bouc et un turban monumental, souleva le rideau d’entrée. Il geignait tant qu’il pouvait. Pour tout salut, il se contenta de hocher la tête d’un mouvement affirmatif. Il s’écroula entre les accoudoirs d’une chaise rigide et continua à geindre. - Tu me parais encore bien fatigué, oncle Hammad ! Puis-je t’être utile? - Si Abderrahman, je vais mourir. |
II- Questionnaire (10 pts)
- Recopiez et complétez le tableau suivant :
Auteur | Titre | Genre littéraire | Une autre œuvre du même auteur |
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- Pour situer le passage, choisissez la bonne réponse. Ce passage se situe :
a- Avant la fête de l’Achoura
b- Pendant la fête de l’Achoura
c- Après la fête de l’Achoura
- Citez deux activités exercées par Si Abderrahman le barbier.
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- Pourquoi le narrateur n’aime-t-il pas Si Abderrahman ?
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- Qui est décrit par l’énoncé souligné dans le texte ?
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- Pourquoi Sidi Mohammed n’a-t-il pas accepté le rire des messieurs présents dans la boutique du barbier ?
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- Relevez, dans le texte, 4 mots appartenant au champ lexical du métier de barbier.
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- «Je vois, dit-il, que ce jeune homme a été gâté : un tambour, une trompette,un magnifique chariot et un cierge. »
a- Quelle figure de style reconnaissez-vous dans l’énoncé précédent ?
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b- Quel en est l’effet recherché ?
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- La boutique du barbier était-elle un espace de joie pour le narrateur ? Justifiez.
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- Que peut-on dire de la place qu’occupait le barbier dans la vie des hommes à cette époque ?
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(Les réponses aux deux dernières questions doivent être argumentées).
III- Production écrite (10 pts)
A l’époque d’Ahmed Sefrioui, les barbiers comme d’autres artisans accomplissaient des activités relevant plutôt de la médecine comme celle de circoncire les enfants, arracher les dents, pratiquer des saignées sur la nuque des adultes et bien d’autres pratiques. Ces activités pratiquées par des gens non spécialistes en médecine, pouvaient avoir des conséquences parfois regrettables. |
Pensez-vous que, même de nos jours, on doit encore accorder notre confiance à ces artisans ?
Dans une production écrite argumentée et avec des exemples à l’appui, développez votre réflexion en vous référant à votre expérience personnelle, votre entourage et vos lectures.